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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 13:29
Echapper, de Lionel Duroy (Julliard, 277 pages)

En 2008, pendant mon stage CBPT, Ghislaine m'a recommandé la lecture de La Leçon d'Allemand, de Siegfried Lenz. Merci à elle car ce livre inspiré sous une forme très romancée de la vie du peintre Emil Nolde m'avait beaucoup plu. Ce livre a pour cadre une région du Nord de l'Allemagne, protégée de la mer par de grandes digues mais sans cesse menacée de submersion. C'est un jeune garçon qui raconte, ami et admirateur du peintre ostracisé par les nazis, et dont le père policier est chargé de mettre en application les décisions du gouvernement et en particulier l'interdiction de peindre et la saisie des tableaux.

Lionel Duroy, ou du moins son narrateur dans le livre, Augustin, a lui aussi été très marqué par ce roman et se rend en Allemagne pour retrouver les lieux de l'action et, pourquoi pas, certains de ses protagonistes.

Augustin le croit, le sait : la vie réelle « ne serait pas supportable sans les livres, ceux que nous lisons et ceux que nous écrivons ». Lui a le projet encore flou, mais arrêté, d'écrire une suite à La Leçon d'allemand.

C'est la seconde fois qu'il s'y rend, le premier voyage il l'avait fait avec sa femme Esther dont il est depuis séparé. Il tente de cicatriser ses blessures de l'âme, de comprendre les raisons de ses échecs, ses faiblesses. Il fait des rencontres, retrouve l'amour auprès de Suzanne qui, elle, « est en paix avec les hommes, ne leur veut aucun mal ... ».

Si le narrateur est déçu de ne pas retrouver les lieux tels qu'ils sont décrits dans le livre, il entre dans le roman grâce aux couleurs, aux ambiances de cette région peu connue au climat rude, qu'il nous transmet avec beaucoup de talent. Les descriptions de paysages sont particulièrement belles, le peintre n'est jamais très loin derrière le romancier.

Pour bien apprécier ce roman, il vaut mieux avoir lu d'abord La leçon d'allemand . A part cela, il peut vraiment intéresser beaucoup de lecteurs.

Françoise de Sète

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 12:36
L'Orangeraie, de Larry Tremblay (Edition La Table Ronde, 180 pages).

Larry Tremblay est un auteur québécois très connu au Québec surtout pour ses pièces de théâtre (Ne pas confondre avec Michel Tremblay : La Traversée du continent .... ). L'Orangeraie est son troisième roman, qui a connu un grand succès et reçu plusieurs prix littéraires lors de sa sortie au Québec en 2013.

C'est l'histoire de deux frères jumeaux, Amed et Aziz, deux enfants dans un pays engagé dans une guerre interminable, vraisemblablement au Moyen Orient (Liban, Syrie?). Lorsqu'un bombardement tue leurs grands parents en détruisant leur maison, leur père Zahed est contacté par un « recruteur d'enfants pour attentats suicides ». Il convainc Zahed de sacrifier un de ses garçons pour sauver son pays et gagner le paradis. Aziz est condamné par une maladie incurable, mais Zaled pense faire preuve de lâcheté en le choisissant pour le rôle. C'est pourtant lui qui sera sacrifié et la vie d'Amed va s'en trouver bouleversée, sa culpabilité est immense surtout lorsqu'il réalise combien sa famille a été manipulée et comment son frère est réellement mort. Seul le théâtre finira par lui donner l'occasion d'exprimer ce qui le hante depuis son enfance.

« Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies et le lyrisme des légendes du désert », dit la quatrième de couverture. On reconnaît en effet le style poétique et lyrique du dramaturge, dans cette histoire poignante à la portée philosophique universelle.

Petit livre léger (par le poids, mais le sujet est assez lourd!), vite lu, mais un peu dur quand même.

Françoise de Sète

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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 16:09

Invitation à la rencontre centrée sur les

LITTERATURES IBERIQUES

comédie du livre 2015 Montpellier

LUNDI 11 MAI A 14 H

BIBLIOTHEQUE de Saint- Clément la Rivière

Propositions de programme:

-les rencontres de l'année 2015/2016

- présentation des œuvres : littérature ibérique -présentations brèves d'autres œuvres,échanges divers.

I- Les rencontres de l'année 2015/2016 :( 15/20mn )

La rencontre du 11 mai est la dernière de l'année 2014/2015 :s' il est prématuré de penser au programme de l'an prochain et à son calendrier, cela n'empêche pas que nous réfléchissions brièvement sur :

- les idées que nous pourrions proposer, afin d'améliorer encore la préparation des rencontres (équipe, organisation..).

-les propositions des lieux qui permettraient la venue d'un public plus large (faut-t' il inviter nos lecteurs et lectrices ? certains(e)s bibliothécaires le souhaitent mais il y a débat...

-Le programme : des idées pour une ou plus de séances thématiques ?

II PRESENTATIONS D'OEUVRES IBERIQUES

QUATRE propositions ,à ce jour, de nos bibliothécaires :

  1. Le Puits de l'auteur espagnol Ivàn Repila (éd. Denöel 2014)

2)- La Tristesse du Samouraï de l'auteur espagnol Victor del Arbol ( ed.Acte Sud 2013 )

3) La mort du père de l'auteur portuguais J. Luis Peixoto

(ed. Grasset 2013 )

4) La mort du père de l'auteure portuguaise Lidia Jorge

(ed. Métaillé 2015)

Les deux pays ibériques sont également représentés : merci à celles qui ont fait ces propositions, ainsi qu'à celles et ceux qui voudront bien lundi nous donner encore de belles découvertes et le désir de rencontrer les écrivains présents

le 29-30-31 mai à la Comédie du Livre de Montpellier

NB : C'est Hélène Gestern avec Portrait d'après blessure qui a obtenu le prix Cbpt 2015

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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 16:05

Compte-Rendu de la Rencontre autour des livres

du lundi 27 avril 2015

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Le sujet du jour de cette rencontre :

« quel est le livre(littéraire ou non) ou l'auteur ou le personnage qui a influencé ou marqué particulièrement votre vie»?

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Vingt trois bibliothécaires certifié(e)s ou en formation étaient présent(e)s dans la belle bibliothèque animée par l'équipe C.b.p.t de Saint Gély du Fesc.

Ce fut une rencontre très vivante dont le fil rouge se résume en trois mots : diversité, émotion, passion.

A la différence d'autres compte-rendus, je ne préciserai pas la bibliographie et biographie des auteurs ou œuvres évoqués: les interventions furent nombreuses, et la majorité des auteurs ou œuvres très connue ; je tenterai de rendre compte, comme le voulait le thème du jour, des échos que certaines œuvres, ou personnages ou auteurs, ont provoqué chez les lecteurs et lectrices.

Pour Mireille c'est le roman Le désert des Tartares de Dino Buzzati (écrit en 1940 et traduit en français en 1949) qui l'a particulièrement marquée lorsqu'elle avait 15ans : c'est le récit du destin du jeune lieutenant Giovanni, promis à une belle carrière, qui reçoit sa première affectation au Fort Bastiani,il doit arrêter l'ennemi venu du Nord ; au fil des années, son attente vaine le frustre de la gloire espérée, son seul horizon est un paysage désertique. Après 30 ans de carrière, lorsque l'ennemi arrive enfin, il est vieillissant, de jeunes officiers ambitieux sont là pour mener la bataille, il médite sur sa vie : elle aura été une longue attente, la seule certitude de la vie est l'attente de la Mort.

Pour Mireille ce roman a changé sa façon de lire : un roman ne propose pas seulement une histoire, mais une réflexion qui nous touche au plus intime.

Annie, responsable de la bibliothèque de Saint Gely du Fesc qui nous accueille aujourd'hui avec son équipe, a été marquée par le roman Portrait de Femme de l'écrivain Henri James né en Amérique en 1843 mais établi en Angleterre dès 1878 ; le roman raconte la destinée de la jeune américaine Isabel ; elle est âgée de 15 ans lorsque sa tante l'amène en Angleterre afin qu'elle voyage et connaisse le monde ; la jeune fille est intelligente,éprouve un grand désir de séduire ; elle est à la fois fascinée et apeurée par l'idée du mariage « il était vulgaire de trop y penser », elle refuse deux prétendants amoureux et riches, et voyage, en particulier à Florence, où elle rencontre un américain raffiné, Osmond, accompagné de sa fille Pansy ; elle est séduite et pense qu'elle a assez voyagé, elle accepte de l'épouser.

Après une ellipse de trois ans, le lecteur la retrouve dans son palais à Rome, très malheureuse ; elle a découvert qu'elle a été la victime d'un homme prédateur et manipulateur : Mme Merle, qui lui avait présenté Osmond avait été son amante et la mère de la jeune Pansy …

Ce qui est marquant dans cette œuvre, parmi d'autres éléments c'est le fait qu'Henry James nous raconte comment le malheur de toute une vie peut découler d'une erreur de jeunesse...

Jean Pol nous raconte un épisode amusant, mais il faut croire marquant, qui remonte à ses années d'étudiant à la Sorbonne : parce que ses résultats en lettres n'étaient pas assez satisfaisants, il ne se rendit pas au cours durant lequel son professeur devait remettre les dissertations ; il s'agissait d'un devoir sur Le Neveu de Rameau, œuvre bien connue de l'écrivain philosophe du dix-huitième siècle Diderot ; comme dans la plupart de ses écrits, on y voit dialoguer deux personnages qui ont des visions opposées de la vie (Lui : le Neveu de Rameau, et Moi le philosophe) : à travers leur vision opposée, Diderot expose ses propres contradictions, avec la verve qu'on lui connaît ; lorsque Jean Pol rencontra le professeur, elle lui dit ses regrets qu'il fût absent du cours ,lors de la remise des devoirs : son travail était très bon (15 sur 20 ) et elle avait lu sa copie aux autres étudiants ; Diderot avait inspiré Jean Pol, pourquoi ? Nous ne le saurons pas, mais ce qui est certain c'est la force d'un souvenir agréable !

Catherine nous confie que le livre qu'elle relit régulièrement est Le Petit Prince de Saint- Exupéry

publié à N.York en 1946 ; au fil des re-lectures elle découvre la profondeur du conte philosophique, son pouvoir sur l'imaginaire ; il nous apprend à voir selon le cœur, la sensibilité ; en 2015 il n'a pas pris une ride.

Geneviève se souvient de l'importance des livres à tranches dorées de la bibliothèque rose illustrée, et en particulier du roman de La Comtesse de Ségur Les Malheurs de Sophie ; elle se souvient des bêtises de la petite fille, de sa fascination pour la belle boite à ouvrage ; si certaines valeurs éducatives sont dépassées, l’œuvre est encore interrogée à travers la publication de thèses et tournage de films aujourd'hui.

Chantal nous présente le livre de l'écrivain indien Krishnamurti Jiddu (18395-1970) Se libérer du connu, traduit en 1970 : alors que l'écrivain a été éduqué dans une famille de brahmanes, initié dans une société théosophique, il propose dans son livre ,une thèse selon laquelle la transformation de l'humain passe par sa libération de toute autorité, idéologie ou religion, en effet, celles-ci ne servent, selon lui, qu'à perpétuer les conditionnements : il faut apprendre à se connaître, à surmonter la peur, à découvrir le silence : « la vérité n'a pas de chemin et c'est cela sa beauté ».

Chantal a lu ce livre alors qu'elle était adolescente, âge de la vie où chacun cherche son chemin ; elle a aimé la beauté du texte, sa profondeur, qui amène à faire un travail sur soi ; à partir de soi on est toujours en recherche ; cette lecture permet de rester vigilant.

Danielle tenait à nous faire part de son attachement à l'objet livre, c'est la présence des livres exposés sur la table de la bibliothèque CBPT de l'UTT qui lui a fait signe lors de son arrivée à Montpellier.

En revisitant ses souvenirs d'enfance elle se souvient que ces livres préférés présentaient toujours la même trame : un enfant abandonné, du mystère, et la victoire sur l'adversité : elle pense particulièrement au roman En Famille d'Hector Malot(1830-1907).

Anne à son tour nous confie que depuis un an, un livre l'accompagne : Le Peintre d'éventails ,25ème roman de l'écrivain japonais Hubert Haddat (prix Louis Guilloux 2013) ; selon Anne nul autre que cet écrivain pouvait rendre l'atmosphère du Japon et son art d'entretenir les jardins.

Le protagoniste de ce récit poétique, Matabei, se retire au nord-est de l'île de Honshu, il veut fuir le monde, après un drame dont il se sent coupable ; il se cache dans la pension de Dame Hison ; attenant à la pension, se situe le jardin de maitre Osaki, auquel Matabei va vouer une véritable admiration ; maître Osaki représente l'humilité nécessaire à qui recherche la perfection dans un art : l'art du jardin, de la peinture, des éventails, ou de l'écriture de haïkus. Il s'agit d'une quête de l'absolu, de l'harmonie entre l'homme et la nature. Il est nécessaire de se dépouiller de toutes les passions humaines, mais Matabei sera troublé par une jeune fille ... cataclysme intérieur, qui annonce le Tsunami.

C'est un roman dont l'écriture est poétique un roman initiatique qui parle à l'âme, un véritable tableau en mots.

Barbara se souvient du roman autobiographique D'Emilie Carles : Une soupe aux herbes sauvages qui connut un immense succès en 1977. Barbara a été marquée par la foi de cette femme en son métier d'institutrice, son pacifisme, après avoir été témoin des ravages de la première guerre mondiale, ravages dans les familles et les villages ; par son métier elle se bat contre le fatalisme des paysans ,croit au rôle émancipateur de l'école, et pense que « sans amour il vaut mieux ne pas enseigner » Barbara qui aime les biographies dit avoir été marquée par la force d'âme, le militantisme de cette femme.

Francine nous confie qu’adolescente, elle s'est retrouvée dans le personnage d'Antigone de la pièce d'Anouilh Antigone,(1942) : elle était alors, et reste toujours en empathie avec sa révolte contre les compromis, les conventions, proposés par son oncle Créon qu'elle surnomme avec mépris « le cuisinier ».

Stéphanie nous évoque un livre qui l'a fortement émue : Deux petits pas sur le sable mouillé D'Anne-Dauphine Julliand (éditions j'ai lu -2013), c'est l'histoire d'une petite fille de deux ans, Thaïs : une maladie orpheline ne lui donne que quelques mois à vivre ; sa maman lui fait une promesse : « Tu vas avoir une belle vie » c'est l'histoire de la force de l'amour qui lui sera donné : « il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut plus ajouter de jours à la vie »

Dany, adolescente, a été marquée par la saga de l'écrivain Henri Troyat Les semailles et les moissons.; elle pense que cette œuvre peut être une lecture à conseiller à des adolescents en raison des exemples de courage et de persévérance qu'il donne pour continuer à avancer dans la vie malgré les épreuves.

Brefs, ou plus précis, les témoignages firent de cette séance un moment intense ; certains firent remarquer que les livres qui furent importants pour beaucoup, ne sont pas forcément ceux proposés dans leur bibliothèque ; ainsi vont secrets et surprises offerts par les livres d'hier et d'aujourd'hui.

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