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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 15:08

Parfois, certains livres souffrent... aucun lecteur ne s'approche d'eux... Peut être sont-ils en doublon...

Alors que dans d'autres bibliothèques du réseau, ils feraient un heureux (voire deux).

Soyons donc solidaires des livres!

Faites part de vos voeux de livres et de vos possibles échanges.

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 14:21

Le Roman (définition du dictionnaire Robert) « est une œuvre d'imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un certain milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures ».

Cette définition s'applique -t-elle intégralement aux livres qui paraissent aujourd'hui ?

 

On peut répondre oui en ce qui concerne la catégorie « roman de détente » :

(sans tenir compte évidemment de la qualité littéraire des œuvres …)

-        le roman sentimental (D. Steel, Janine Boissard, Françoise Bourdin)

-        le roman de terroir  (C. Signol, Cl. Michelet)

-        le roman historique ( J. Benzoni, F.Chandernagor, Umberto Eco )

et une catégorie particulièrement appréciée actuellement

-        le roman policier

 

Mais  si l'on considère la liste des principaux prix (catégorie roman) de la rentrée 2011 : seul le prix Goncourt (A.Jenni : l'art français de la guerre) correspond à la définition comme« oeuvre de fiction ».

Quelques exemples :

-        « Tout, tout de suite » de Morgan Sportès est un « roman vrai » ( dans la ligne de la  non fiction novel américaine inaugurée par Truman Capote dans « De sang froid »).

-        « Limonov » d'Emmanuel Carrère est une enquête biographique.

-        « Jayne Mansfield » de Simon Liberati, un portrait « nécrologique »

-        « Rien ne s'oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, un livre de souvenirs...

 

Parmi les livres présentés ce vendredi 6 janvier :

- plusieurs ouvrages confirment cette tendance

-        « Veuf » de Jean-Louis Fournier ( témoignage : l'humour permet de rendre supportable la réalité de la souffrance)

-        « Retour à Killybegs de Sorj Chalandon ( mi-confession, mi-biographie d'un traitre inspirée d'un personnage bien réel de l'histoire de l'Irlande)

-        « Room » de Emma Donoghue ( vue par un enfant de 5 ans, la séquestration vécue par une jeune autrichienne)

 

- peuvent être considérés comme des romans mais bien proches de l'autobiographie

-        « L'écrivain de la famille » de Grégoire Delacourt (un talent venu trop tôt)

-        « Les 7 nuits de la reine » de Christiane Singer (une femme se raconte en 7 nuits)

-        « Pain amer » de Marie-Odile Ascher (les désillusions du retour en Union Soviétique pour une famille de Russes blancs)

 

- enfin répondent mieux aux critères du roman

-        « Cadix ou la diagonale du fou » d'Arturo Perez-Reverte ( mi enquête policière, mi roman historique)

-        « Verre cassé » de Alain Mabanckou (galerie de portraits de quelques losers qui se retrouvent dans un café)

 

La présentation de ce dernier livre («  Verre cassé  » de A. Mabanckou) au style baroque, éblouissant de verve et d'érudition, nous conduit à réfléchir également sur la forme du roman, ce qui lui donne son caractère:

le style du romancier mais aussi  le moyen utilisé : récit à la première personne (autofiction, journal ou mémoires imaginaires), récit à plusieurs voix (épistolaire ou narrateurs multiples) chronologie respectée ou éclatée (« Purge » de Sofi Oksanen).

 

Le terme de « roman » désigne donc aujourd'hui une multitude d'ouvrages de sujets et de formes différents.

Parmi les raisons de ce « glissement » de la définition du roman, on  note qu'un livre classé roman

-        se vend mieux (point de vue de l'auteur et de l'éditeur)

-        est plus susceptible d'obtenir un prix prestigieux

-        sort mieux en bibliothèque ( Question : notre rangement dans nos bibliothèques correspond-il à ces nouvelles données ?)

 

En conclusion : à côté d'un intérêt certain pour l'autofiction, le « roman vrai » (et le reality-show comme à la télévision!!), l'explosion de la production et de la demande pour le roman policier, le roman fantastique et la science-fiction révèle peut-être, une recherche du dépaysement, du rêve (ou du cauchemar …), d'un univers différent, un univers de fiction ! Pour reprendre la définition du Larousse du XIXème siècle : « une oeuvre d'imagination,   des aventures imaginaires et combinées pour intéresser le lecteur... par extension un récit «  dénué de vraisemblance »

 

Anne, Responsable de Formation et Bibliothécaire à la Clinique Rech

 

 

P.S Voir l'article très intéressant du Nouvel Obs. du 25 novembre 2011 http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire-2011/20111125.OBS5320/la-fin-du-roman.html

 

 

 

 

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