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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 11:26
Le violoniste, de BORRMANN  Mechtild  ( traduit de l’allemand par Sylvie Roussel)

Ed. du Masque - Juin 2015 - 243 pages - 19 €

Sacha peut être fier, « il prenait soudain conscience qu’il avait réussi à exaucer le vœu de son grand-père ». C’est ainsi que se termine le roman policier écrit par Mechtild Borrmann. Son titre « Le violoniste » , il a été publié aux éditions du masque en Juin 2015 et il vient de recevoir le grand prix des lectrices du journal « Elle ». Il a été traduit de l’allemand par Sylvie Roussel.

C’était devenu une habitude : dans toutes les grandes salles de concert des capitales européennes, Ilja Vassilievitch Grenko était ovationné par un tonnerre d’applaudissements . Mais cette fois-ci, l’émotion était plus forte, il était devant son public à Moscou. Ilja Grenko est l’un des violonistes russes les plus talentueux de son époque. Sitôt quitté la scène, il remet religieusement son stradivarius dans son étui ; Nous sommes en mai 1948, et dans les coulisses, une autre musique va se jouer avec Staline. On reproche à l’artiste ses nombreux voyages, on le menace, la machine russe joue une partition terrible : il est emmené au KGB, torturé, envoyé en déportation dans des mines de charbon, sa femme et ses enfants subissent un sort identique. De fausses rumeurs savamment distillées font croire qu’il s’est enfui. La famille Grenko disparaît honteusement. C’est le récit tristement historique de ce roman.

En Juillet 2008, son petit-fils Sacha comprend qu’une énigme existe. Le stradivarius, instrument d’une immense valeur, n’a certainement pas disparu pour tout le monde ; ce violon est normalement la propriété de sa famille. Ce sera l’enquête policière du livre.

L’écrivain a réussi à superposer le récit historique et la recherche policière à notre époque avec beaucoup de talent. L’histoire est haletante, terrible. Les coups de théâtre ne manquent pas ni pour le lecteur, ni pour les personnages. Ont-ils existé ? Je n’ai pas d’informations sur la véracité de cette enquête, mais on ne peut mettre en doute l’existence de ces situations tragiques.

Vous serez profondément ému par la vie en déportation du violoniste et de sa femme, et parfois un peu déstabilisé par les démarches de Sacha.

Patricia

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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 11:20
Miniaturiste, de Jessie Burton

Ed. Gallimard (du monde entier) – Mars 2015 – 494 pages- 22,90€

Livre du Mois de l'hebdo des Notes en Avril (ou Mai ?) 2015

L’écrivain anglais Jessie Burton déroule un roman familial dans son premier livre « Miniaturiste ». L’action se passe au XVIII ème siècle en Hollande : Amsterdam est alors une capitale portuaire richissime. Le livre a été édité chez Gallimard en mars 2015 et a été traduit de l’anglais par Dominique Letellier. C’est un livre de 500 pages.

Petronella n’a que 18 ans lorsqu’elle épouse Johannes Brandt, un des plus riches commerçants de la ville d’Amsterdam. Pas d’amour à l’origine de ce mariage arrangé : seulement l’opportunité pour la jeune fille de sortir de la pauvreté de sa famille. Comme un clin d’œil à leur différence d’âge, Johannes, le nouveau mari offre à Petronella une maison de poupée, exacte reproduction de leur maison actuelle. Peut-être veut-il lui faire prendre conscience de son nouveau statut de maîtresse des lieues. Si l’intention est louable, la réalité quotidienne est plus sombre : Petronella ne serait-elle qu’une marionnette de ce destin qui lui est imposé : Elle vit dans un monde clos avec sa belle-sœur, les domestiques et cette maison de poupée étrange. Pendant ce temps, Johannes mène sa vie au-delà des mers, et commerce avec le monde entier.

Cette histoire est un conte, pas tout à fait merveilleux, car la violence est très présente. La maison de poupée, pivot de ce récit, existe : on la trouve au musée d’Amsterdam. L’écrivain a brodé son roman autour de cette objet d’époque, symbole de ces familles devenues riches pendant ce XVIII ème siècle. Petronella, naïve sans doute, sera pourtant la maîtresse du jeu, mais à quel prix !

Une histoire à rebondissement qui se lit très agréablement et nous permet de découvrir la mentalité de l’époque.

Patricia

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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 13:15
Rentrée littéraire 2015 : Profession du père de Sorj Chalandon

Edité chez Grasset, 315 p.

Comment parler de ce roman, à la fois terrifiant, émouvant et terriblement humain ?

C'est Emile qui raconte, surnommé Picasso car il dessine beaucoup. Son père, mythomane, paranoïaque et très violent, l'entraîne dans ses délires et de mensonges en affabulations lui impose une vie complètement coupée de la réalité. A l'écouter, son père a été un très grand ténor, un joueur professionnel de foot, le conseiller privé de De Gaulle, un agent secret très ami avec le fameux Ted, aujourd'hui garde du corps de Kennedy … Fin 1962, il convainc son fils d'assassiner De Gaulle et Emile entraîne dans cette aventure un jeune copain rapatrié d'Algérie. L'histoire finira mal.

La mère, victime aussi de la violence et de la mythomanie de son mari, après chaque séance de coups de ceinture d'une rare violence, lui trouve toujours des excuses : « Tu connais ton père, il ne faut pas lui en vouloir, il t'aime ... ».

Ce roman, inspiré en partie de la vie de son auteur, est effectivement terrifiant dans le récit de cette confiscation d'enfance par un père malade, mais il déborde aussi d'émotion. Malgré tout, Emile éprouve beaucoup d'admiration pour ce père tellement convaincant dans ses délires qu'il arrive à convaincre même son médecin ! Pendant toute son enfance, il n'a cherché qu'à se faire aimer de lui.

Le tout est écrit dans un style fort et percutant, c'est un livre dur -même si on rit parfois-, mais qui ne laisse jamais indifférent. Personnellement, je lui donnerais bien un bon petit prix littéraire !

Et vous, qu'en avez-vous pensé ?

Françoise de Sète

PS En complément, il y a sur Internet une présentation avec laquelle je suis tout-à-fait en phase à l'adresse https://www.actualitte.com/article/livres/chronique-sorj-chalandon-profession-du-pere/60197

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20 août 2015 4 20 /08 /août /2015 19:09
Un très beau roman : Kouri, de Dorothée Werner

L'auteur : reporter au magazine Elle, c'est son deuxième roman.

Kouri est le nom de résistante de Germaine Tillion.

Déportée à Ravensbruck, ethnologue, Germaine Tillion s'est employée, dès sa libération, à témoigner, à enquêter, à tenter de comprendre comment des êtres humains ont pu se laisser à entraîner à une telle cruauté, une telle inhumanité. A ce titre, elle a été appelée à témoigner dans de nombreux procès de nazis.

Dans ce roman, nous vivons avec elle le trajet en train qui va l'amener dans la Ville-aux-rats, où elle est appelée à témoigner dans le procès de deux gardiennes de son camp, accusées, à tort, par d'anciennes détenues, d'avoir décapité des prisonnières. Si elle dit la vérité, elle seront libérées, malgré toutes les atrocités qu'elles ont commises par ailleurs.

Ce voyage sera l'occasion pour Kouri de replonger dans son passé et de se confronter à ses souvenirs du Monde Noir qu'elle ne parvient pas à regarder en face. Ses réflexions nous révèlent une personnalité hors du commun, qui a su garder confiance en l'humanité malgré l'enfer qu'elle a vécu.

Ce roman est un long monologue qui s'inspire de faits réels mais qui n'est pas une biographie de Germaine Tillion.

Il est écrit dans un style très percutant, une lecture vraiment très enrichissante.

Bonne lecture !

Françoise de Sète

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