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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 15:29

Grand merci à l'excellent accueil de M.M. Chatenet et de son équipe,

nous étions 23 bibliothécaires.

AVANT-PROJET AUTOUR DES RENCONTRES 2015/2016

  1. Nombre et rythme de rencontres : souhait de garder les mêmes.

  2. Lieux : souhait de reconduire le principe des rencontres au sein des bibliothèques

  3. Thèmes : outre les séances consacrées à l'actualité de la rentrée, prix littéraires, comédie du livre, souhait d'une rencontre thématique : plusieurs thèmes sont suggérés, mais la liste reste ouverte : rencontre consacrée à un(e) écrivain(e), séance thématique : littérature et secrets de famille, femmes d'exception (femmes personnages – femmes muses -femmes écrivaines?) autres propositions...

  4. Appel pour étoffer l'équipe, chargée d'organiser et animer les rencontres (une équipe de 3 par exemple)

COMPTE-RENDU de la RENCONTRE  du 11 MAI à la BIBLIOTHÈQUE de SAINT CLEMENT

LITTERATURE IBERIQUE en lien avec la COMEDIE DU LIVRE 2015

La rencontre, avec ses nombreuses propositions, s'est déroulée sous le signe de la ferveur et de la passion ibériques !

Avec Le PUITS ( 112 p. édition Denoêl-, 2014-, 11€) de l'écrivain espagnol Ivàn Repila, Stephanie ouvre la séance ; I. Repila est né à Bilbao en 1978.

Ce roman est publié en Espagne en 2013, sous le titre El nino que robò el caballo de Atila : ce court récit tient à la fois du conte et de la fable philosophique.

Deux frères sont au fond d'un puits,le lecteur ignore pourquoi ils sont arrivés là, de même, il ne sait pas la raison de l'interdit qui leur est fait de toucher au sac de provisions que leur a donné leur mère. Ces deux frères vont vivre de terribles épreuves : la faim, la soif, des souffrances qui les amèneront à côtoyer les abîmes de la folie et de la mort. Sortiront-t-ils de là ? Comment ? .

Ce récit nous dépeint une relation fraternelle très forte et originale : pouquoi l’aîné veut-t-il s'entraîner à la force ? veut- t-il préparer son petit frère fragile aux conditions de survie en milieu hostile ? Une silhouette mystérieuse se penche parfois au bord du puits...

Le lecteur entre en empathie et non sans angoisse avec les deux frères ; le puits est-il une allégorie de la condition humaine ? Une œuvre très appréciée par Stéphanie, pour son écriture poétique, la force des mondes imaginaires, la méditation qu'il propose. L'écrivaine Zoé Valdès l'a qualifié « d'oeuvre indispensable ».

N.B : La violence de certaines situations font penser qu'il n'est pas à recommander en Milieu Hospitalier

COMPTE-RENDU de la RENCONTRE  du 11 MAI à la BIBLIOTHÈQUE de SAINT CLEMENT

Anne a choisi de nous présenter le roman La Tristesse du Samouraï de l'auteur espagnol Victor del Arbol (352p-. éditions Acte Sud 2013, immense succès en Espagne ). Victor del Arbol est né à Barcelone en 1968 ; ses fonctions dans la police catalane, ses études d'historien alimentent avec précision et efficacité la fresque historique de cette œuvre, l'art de l'intrigue, spécifique au roman policier. Il a publié depuis : La Maison des Chagrins, Toutes les vagues de l'océan.

Ce roman nous propose de suivre plusieurs familles sur trois générations entraînées dans les tourments de l'Histoire depuis les débuts de l'Espagne franquiste en 1941 aux années 1980.

L'écrivain peint les passions qui habitent ses personnages : goût du pouvoir, vengeance, loyauté, lâcheté, amour, sentiments parents/enfants...

La structure du récit alterne à chaque chapitre, différents lieux et dates, avec des allers-retours entre 1941 et les années post-franquistes ; si le lecteur en sait parfois plus que les personnages, l'intérêt ne faiblit jamais, les terribles secrets de ces histoires historico-familiales ne seront dévoilés qu'à la fin du roman !

L'action a sa source en Extemadure, en 1941, au sein de la famille Mola, dont le père ,Guillermo, est un des lieutenants de Franco, sa femme Isabel, et les deux enfants : l'aîné Fernando destiné à suivre une carrière militaire, le petit Andréa, fragile, passionné d'histoire de Samouraï et son précepteur ; dès les premières pages apparaît la très belle figure d'Isabel, sur le quai d'une gare, pensant prendre le train qui changerait sa vie.

Tout au long du roman, le lecteur suit parallèlement, à partir de 1976, le destin d'une avocate de Barcelone, Ana Maria : elle acquiert argent et notoriété lorsqu'elle gagne le procès contre un policier véreux, mais assez vite elle se rendra compte qu'elle a été manipulée .

Dans cette œuvre très riche, chacun tente d'user de son pouvoir, voit ses certitudes mises à mal, devient tour à tour victime et bourreau : « ici les hommes sont tous gris », « où est la vérité, ? le mensonge ? »

Un roman/thriller qui nous fait entrer avec passion dans l'histoire récente de l'Espagne et ses tragédies : beaucoup d'entre nous l'ont lu et apprécié, son succès dans nos bibliothèques ne se dément pas.

COMPTE-RENDU de la RENCONTRE  du 11 MAI à la BIBLIOTHÈQUE de SAINT CLEMENT

Avec La Mort du père de José Luis Peixoto (paru en 2013 chez Grasset 61p.-10€), Annie nous fait entrer dans la littérature portugaise.

L'auteur est né en 1974 ,diplômé en langues modernes, journaliste et critique littéraire, il se consacre surtout à la littérature : il est un auteur de romans et pièces de théâtre plusieurs fois primé.

La Mort du Père a beaucoup ému Annie, court texte que l'écrivain adresse, par delà la mort, à son père, trop tôt disparu. « la Mémoire contre la Mort »

Le récit est chronologique, avec des retours en arrière ; l'auteur a toujours considéré ce texte comme de la fiction, car, dit-il : « moins de cinquante pages ne peuvent suffire à parler de la mort de quelqu'un, les pages ne peuvent contenir la vie d'une personne et le vide qu'elle laisse derrière elle »

Annie a aimé ce livre intimiste, qui traite du thème de la transmission ; la douleur y est sublimée par une très belle écriture : on peut parler pour ce texte, de poème en prose :

« Je voyage dans l'obscurité que tu as laissée

Sur toi la terre de tous les matins

La vie sans toi et toujours avec toi

Dors mon petit père

Repose papa

Annie a su nous transmettre son émotion : la salle était recueillie !

N.B :pour adultes avertis

COMPTE-RENDU de la RENCONTRE  du 11 MAI à la BIBLIOTHÈQUE de SAINT CLEMENT

Autre œuvre portugaise proposée par Marie Paule : Les Mémorables de l'écrivaine Lidia Jorge (352p-.ed. .Métailié- avril 2015- 20€)

Cette auteure écrit pour la mémoire de son peuple et de sa terre. Elle est née en 1946 dans la région de l'Algarve, et diplômée en philologie romane de l'université de Lisbonne.

Elle s'inspirera de sa vie dans les colonies portugaises africaines (Mozambique, Angola), pour écrire le portrait de la femme d'un officier dans Rivages des Murmures (édité chez Métailié en 1989) ; son œuvre est plusieurs fois primée.

Pour Lidia Jorge la littérature n'est pas un divertissement, c'est un art qui doit résister à la tentation de la frivolité, faire réfléchir. Le roman Les Mémorables comprend deux parties 1) la Fable 2) Voyage autour de la fable. Il compte plusieurs chapitres, l'écrivaine a travaillé avec des témoins de la révolution des œillets au Portugal. En ouverture, un bref rappel des faits de ce 25 avril 1974, à l'aube : « Ce mouvement des forces armées aura installé le soir même la démocratie au Portugal sans coup férir, après quarante-huit ans de dictature ».

La narratrice Ana-Maria Machado est portugaise, nous sommes en 2003, elle n'a pas trente ans, vit aux États Unis et exerce la profession de reporter ; un jour, elle reçoit la mission de faire un documentaire sur la révolution des œillets. Elle repart donc pour le Portugal : Les Mémorables est le récit de l'enquête d'Ana-Maria et de deux autre jeunes gens de son âge ; ils enquêtent auprès d'acteurs du 25 avril, acteurs rassemblés sur une photo qu'Ana-Maria a toujours vue chez son père, photo où il figure, elle est prise dans un restaurant, et date de 1975 . L'enquête pose les questions suivantes :

1)Que s'est-il passé ce jour là ?

    1. quel en est le bilan?

    2. quelle en est la meilleure image?

    3. Toi- même qu'as tu gagné ?

Au fil de l'enquête le lecteur fait connaissance avec ces acteurs du 25 avril. Ana- Maria, dans ses écrits, veut rendre justice à ces hommes jeunes, enthousiastes, solidaires, tous des soldats inconnus, mais réussira-t-elle à briser l'armure de son père ?

Cette œuvre présente une enquête historique très documentée, pan d'histoire vu par des jeunes gens, incarné par de véritables personnages et enrichie par une analyse très fouillée des relations père-fille.

COMPTE-RENDU de la RENCONTRE  du 11 MAI à la BIBLIOTHÈQUE de SAINT CLEMENT

Danielle nous propose Le tango de la vieille garde ( 2013- ed.Cadre Vert- 544p.- 22€ ) de l'écrivain et journaliste Arturo Perez Reverte né à Cartagène en 1951 ; ses œuvres sont connues dans le monde entier.

Max est un danseur mondain ; au fil du roman, il rencontrera trois fois la flamboyante Mecha Inunza : en 1928 à Buenos Aires, elle est l'épouse d'un compositeur de piano qui veut retrouver les origines du tango ; elle danse merveilleusement ; Max éprouve une passion immédiate ; nouvelle rencontre en 1937 à Nice, où ont été volées des lettres compromettantes sur le financement du coup d’État de Franco ; dernière rencontre en 1966 dans un grand hôtel de Sorrente, où le fils de Mecha dispute un tournoi d'échecs avec un champion soviétique, sous l’œil vigilant d'un agent du KGB.

Danielle a apprécié ce roman bien écrit, à plusieurs facettes, où se retrouvent les figures du gigolo, de la femme séductrice, de l'espion avec comme toile de fond l'Histoire du vingtième siècle : l'originalité de l’œuvre repose dans la destinée des deux protagonistes aux brèves et fortes rencontres et qui se suivent sans jamais se perdre.

COMPTE-RENDU de la RENCONTRE  du 11 MAI à la BIBLIOTHÈQUE de SAINT CLEMENT

C'est Annie qui clôt la séance en nous présentant Coeur Glacé (ed.JC . Lattes 2010 – 950p. -25,40€ ) d'Almudera Grandes Hernandez, écrivaine née à Madrid en 1960 ; ses œuvres, souvent récompensées et adaptées au cinéma, dépeignent l'Espagne du vingtième et début du vingt et unième siècles, l'âme tragique et passionnée de ce pays.

L'auteure s'est documentée durant cinq ans pour écrire son œuvre : c'est une fiction mais où les épisodes les plus romanesques sont inspirés de faits réels (ex : au cimetière de Madrid des fleurs sont piquées dans les trous laissés par les balles de la guerre civile )

Trois lieux : Madrid, les camps de réfugies (La retirada), Paris, ville de l'exil ; trois générations, des premières années du franquisme à aujourd'hui, deux familles de bords opposés.

J. Carrion, prestigieux homme d'affaires, a acquis sa fortune sous Franco ; à sa mort il lègue un passé incertain, chargé de culpabilité, passé qui remonte à ses années dans « la division azul » durant la guerre civile En mars 2005, le jour de son enterrement, son fils Alvaro est étonné de la présence d'une belle jeune femme que personne ne reconnaît : peut-être la dernière maîtresse de son père ? Le jeune Alvaro s'interroge sur ce père d'origine modeste devenu richissime...

La jeune Raquel Fernandez Perera, fille et petite fille de Républicains exilés en France, n'a jamais oublié un mystérieux épisode de son enfance, quand, après la mort de Franco, elle avait accompagné son grand père chez des inconnus étrangement liés à sa famille : elle n'a pas oublié « les cris du grand père ,les sanglots » Le hasard réunit Alvaro et Raquel, ils sont très attirés l'un par l'autre.

Ce roman est le récit d'une quête passionnante et douloureuse ; les jeunes protagonistes font la découverte progressive de l'influence dramatique d'anciennes histoires familiales sur leur propre vie.

Cette œuvre est à la fois saga, témoignage et documentaire ; aucun drame, aucun sentiment n'échappe à l'écrivaine, dont l'écriture percutante analyse avec acuité chaque personnage, chaque situation.

Ce roman est une somme qu'Annie nous donne grande envie de découvrir !

J'espère qu'à travers leurs choix, nos bibliothécaires vous auront donné le désir de lire, avant et après La Comédie du livre : les écrivains espagnols ou portugais écrivent avec talent les tragédies intimes ou collectives de leur pays, si proches de nous et pas seulement géographiquement !

A bientôt dans les allées de la Comédie et ...belles lectures estivales

Pour l'équipe des rencontres autour du livre

bien amicalement

Denise Delterme

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